vendredi 15 mai 2009

Le NAIRU " Non-Accelerating Inflation Rate of Unemployment"



Le Nairu, Non-Accelerating Inflation Rate of Unemployment, ou Taux de chômage n’accélérant pas l’inflation, formalise le concept clé des politiques macro-économiques depuis la révolution monétariste.




Depuis cette époque, l’objectif majeur de toutes les politiques est de lutter contre l’inflation, pas de préserver le plein emploi.

Or le plein emploi est inflationniste, car il permet aux salariés de revendiquer des hausses de salaires. Il convient donc de maintenir le chômage à un niveau suffisant - le NAIRU - pour contenir ces vélléités.

Comment ? En haussant le taux d’intérêt au moindre frémissement de l’inflation. Avec l’augmentation du loyer de l’argent sa circulation se ralentit, l’activité économique se ralentit également, les entreprises licencient, le chômage augmente, et les salaires, eux, n’augmentent pas.

Vous en doutez ? Voici un graphique établi par le Crédit Agricole, qui illustre à la perfection la relation entre salaire et emploi.


Contre Info

Il est en effet beaucoup plus facile de réduire l'inflation que le chômage, et toute politique qui y parvient est réputée courageuse, en raison même des souffrances sociales qu'elle inflige. Pour terrasser l'inflation, il suffit en effet d'augmenter les taux d'intérêt et d'accepter un niveau de chômage élevé. [...] On inventa le concept de NAIRU (Non Accelerating Inflation Rate of Unemployment) pour dire précisément le danger inflationniste que comportait toute tentative de réduction du chômage. En somme, le chômage élevé était un phénomène équilibre ! "

Et un peu plus loin, à son interlocuteur qui ajoute " vous êtes en train de dire qu'au fond, obsédé par la lutte contre l'inflation, on a littéralement consenti au chômage ", FITOUSSI répond :

" Pis que ça ! On a dans une première phase instrumentalisé le chômage pour combattre l'inflation. Chaque " banquier central " de la planète sait que, dès qu'il augmente les taux d'intérêt, il met au chômage une partie des catégories les plus vulnérables de la population. "

Et la phrase qui dit toute l'hypocrisie, le cynisme et au mieux l'ignorance des discours sur le chômage que ce site vise à dénoncer, mérite d'être écrite en capitales :

" NON SEULEMENT IL LE SAIT, MAIS C'EST PRECISEMENT POUR ÇA QU'IL LE FAIT ".

Jean-Paul FITOUSSI, économiste, directeur de l'OFCE. Dans La politique de l'impuissance, page 43, Arléa, 2005.

« Les réformes structurelles, qui commencent par générer des coûts avant de produire des avantages, peuvent se heurter à une opposition politique moindre si le poids du changement politique est supporté dans un premier temps par les chômeurs. En effet, ces derniers sont moins susceptibles que les employeurs ou les salariés en place de constituer une majorité politique capable de bloquer la réforme, dans la mesure où ils sont moins nombreux et souvent moins organisés »

Perspectives de l'emploi de l'OCDE (2006)

NAIRU le Nom de la RUSE

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