dimanche 14 juin 2009

" Nanotechnologies"


“La sécurité est très souvent vécue dans nos sociétés démocratiques comme une atteinte aux libertés individuelles. Il faut donc faire accepter par la population les technologies utilisées et parmi celles-ci la biométrie, la vidéosurveillance et les contrôles.


Plusieurs méthodes devront être développées par les pouvoirs publics et les industriels pour faire accepter la biométrie. Elles devront être accompagnées d’un effort de convivialité par une reconnaissance de la personne et par l’apport de fonctionnalités attrayantes :

• Éducation dès l’école maternelle, les enfants utilisent cette technologie pour rentrer dans l’école, en sortir, déjeuner à la cantine, et les parents ou leurs représentants s’identifieront pour aller chercher les enfants.

• Introduction dans des biens de consommation, de confort ou des jeux : téléphone portable, ordinateur, voiture, domotique, jeux vidéo.

• Développer les services « cardless » à la banque, au supermarché, dans les transports, pour l’accès Internet... La même approche ne peut pas être prise pour faire accepter les technologies de surveillance et de contrôle, il faudra probablement recourir à la persuasion et à la réglementation en démontrant l’apport de ces technologies à la sérénité des populations et en minimisant la gène occasionnée. Là encore, l’électronique et l’informatique peuvent contribuer largement à cette tâche.”

“Livre Bleu” du GIXEL

“Au niveau médical, les assureurs pourraient varier leurs tarifs selon si vous avez ou non sous la peau des puces de diagnostic précoce. Des personnes peuvent estimer que cela va à l’encontre de leur vie privée, qu’on pourrait les pister à distance. On peut aussi se demander comment se comporteront les nanoparticules dans l’environnement. Ce n’est pas au scientifique de répondre à ses questions, mais au citoyen.” (Jean Therme directeur du CEA Grenoble).

L’aiguillage vers les labos et les programmes de recherche en nanotechnologies de gigantesques flux de crédits ne vise pas seulement à s’assurer la suprématie lors du prochain cycle militaro-industriel. Il existe au-delà tout un courant fondateur et dominant des nano-sciences (Eric Drexler, Ray Kurzweil, Marvin Minsky, Hans Moravec, Mihail Roco, William S. Bainbridge, etc) qui, sous des noms divers : "cyborg", "successeur", "mutant", vise à l’avènement de l’homme-machine. Roboman, si l’on veut, censé être la version technoïde du surhomme nietzchéen. "Ceux qui décideront de rester humains et refuseront de s’améliorer auront un sérieux handicap", déclare le cybernéticien Kevin Warwick ( Libération , 11-12/05/02). "Ils constitueront une sous-espèce et formeront les chimpanzés du futur."

Il se trouve justement que William Bainbridge a publié en 1985 un livre intitulé “ Génétique culturelle ”. Et il développe dans le rapport NBIC les perspectives de la mémétique (pp. 318 et suivantes) : “ Certaines idées peuvent avoir la force de "virus sociaux" aux effets aussi délétères que des virus biologiques ”, explique-t-il dans ce rapport. Il propose donc d’“ étudier la culture avec les méthodes de la bioinformatique ” et recommande une initiative analogue au projet Génome humain, le “ Human Cognome Project ”, pour “ comprendre et maîtriser les mystères du génome culturel ”].

On arrive ici au point culminant de cette nouvelle idéologie. Sa prétention est de décrire les “ automates mentaux ” de façon à les maîtriser puis les manipuler. Les courants de pensée deviennent des objets quantifiables. De même que l’on a abandonné la compréhension de la vie avec le gène, on abandonne celle de la pensée avec la neuroéthique (qui vise à localiser les aires de la morale ou de la religion) puis avec la mémétique. “ C’est seulement si nous renonçons à une explication de la vie au sens commun du mot que s’offre à nous une possibilité de prendre en compte ce qui la caractérise. ” estimait Niels Bohr.

“ Dans la science moderne, la mathématisation de la nature s’est imposée comme une fin en soi ”, souligne le mathématicien Olivier Rey [9]. Mais avec elle, “ le monde n’est pas compris, il est mathématisé : par là il est fonctionnalisé mais il ne reçoit aucun sens. Au contraire tout sens lui est ôté : l’homme n’y trouve plus rien qui lui parle. ”

[9] O. Rey (2003) Itinéraire de l’égarement. Du rôle de la science dans l ’absurdité contemporaine, Seuil Paris.

Pièces et Main d'Œuvre

Aucun commentaire:

Quelle est la différence entre un optimiste et un pessimiste ?

L'optimiste pense que l'on vit dans le meilleur des mondes possibles.
Le pessimiste pense que malheureusement c'est vrai.